2018

ESTIVAL – COUP DE BALAI SUR LA RENAISSANCE (du 02 au 25 août)

Le thème retenu pour cette année était la “Renaissance”, regardez par vous-même…

Reportage photos « souvenir » de Sylvain RIANDET

DÉMONSTRATION DE TIR À L’ARQUEBUSE (du 15 juillet au 15 août)

Les démonstrations de tir se font désormais à la Tour du Petit-Sault et non plus à la Tour de Navarre. Pour celles et ceux qui avaient déjà assisté à nos démonstrations, maintenant des saynètes se déroulent à l’intérieur de cette magnifique tour en préambule de la démonstration de tir… À redécouvrir en regardant le diaporama…


« PARDON EXCUSEZ-MOI », LE GRAND PARDON (23 et 24 juin)

Une promenade inattendue dans des lieux insolites, peuplés de musique, de chanson, de théâtre, de poésie dans la ville du Grand Pardon pour se faufiler à côté de la foule, s’immiscer dans le quotidien de l’autre, celui qu’on ne connaît pas encore mais qui a certainement quelque chose à se faire pardonner. Ce fut une expérience qui aura marquée aussi bien le public que les artistes comme en témoigne le texte dans l’encadré.

2 parcours étaient à découvrir :

«  VOIE INTIME  » : prenez les chemins de traverses pour plonger au cœur de l’humain, découvrir son intérieur…
Porter attention à l’autre, cet inconnu qui nous ressemble tant.

«  VOIX PUBLIQUE  » : visitez les places et les rues en prenant le temps de s’arrêter là où on ne fait que traverser.
Porter le regard ailleurs, écouter les autres, ceux à côté de qui on ne fait que passer.

Direction artistique : Raynald FLORY et Vincent BARDIN.

Mais non, c’est pas fini !!

Je sais de quoi je parle, vous êtes tous encore là :
Ce matin du côté de la Bibliothèque pour Tous, on se jetait des « Ça va » qui résonnaient dans l’air limpide. J’y suis allé, il reste encore là-bas de la lumière, partout et toujours. Et sur la porte du vieux théâtre, demeure un « Voie sans issue » péremptoire qui fera sans doute longtemps se questionner les passants, en noir et blanc.

En me dirigeant vers le Signe, j’ai croisé dans le fond de l’air des échos Bantou qui me susurraient que la vie n’a pas de prix… j’ai suivi, à rebours, des yeux bleus écarquillés qui m’ont mené jusqu’à l’ombre claire d’un bâtiment anguleux. Encore des échos qui sonnaient bien haut au-dessus des gravillons ensoleillés, pour me convaincre que malgré mes moins de 70 kilos, ma vie vaut plus de 15 euros. Ça rassure tellement…

Un œil orange m’a convié à profiter des frondaisons du square. Des notes de guitare tintaient et se mêlaient aux taches de lumière. Sur un banc, une fille contemplative rêvait de gagner au loto pour s’acheter une yourte, si elle ne se fait pas piquer son hasard par un balayeur un peu trop fier. Tout à coup, va comprendre, ça a senti le menton fraîchement rasé.

Je dévale à la vitesse de l’escargot les degrés du jardin, et là encore, comme un nouvel écho : « Ça va, ça va, ça va pas… » Mais si ça va ! La rue est toujours là, pleine d’ogresses charmantes, je la suis jusqu’au mignon jardin musical où l’on pince les cordes, où l’on glisse l’archet, où le bonheur de tous clignote, et où il ne tient qu’aux lucioles de maintenir l’ampleur de la beauté…

Je remonte une nouvelle rue.
Hallelujah !! Les veilles pierres et le fer forgé de la rampe entrent en résonance, la voix vibre, le chant remonte l’escalier juste à temps pour voir par la fenêtre un pull mouillé lâcher prise… pas grave, le maquillage est accompli. Je presse le pas, foulant la terre, qui est quelques fois si jolie. Me demandant si je suis bon enfant ou mauvais sujet ; je suis interrompu justement par un enfant courant qui cogne sa joue à mes paumes, le bleu du ciel étendu sous la théorie des nuages nous regarde de là-haut.
J’entre dans une cour, j’y trouve du bonheur pour tous, rien que du bonheur. Je fais la promesse de ne plus croire en ce qui me ment, essayer de trier ce que je ressens. Si j’avais le temps, je m’assiérais sur la terre, avec respect.
Un air très jazzy, plein d’ironie, sonne de sa belle vois au-dessus d’une cours de récréation.
Qui que tu sois, dans ta détresse, tu as du prix à mes yeux ! Les jolis mots, les mots que l’on rêve d’entendre, s’élevant de chaque bouche, en boucles et volutes, adressés à toutes et tous. Tu as du prix… Pour ça il faut changer la vie, qui nous tire par la manche.

Vivement l’avènement de ce monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire. Vivement une horizontale plénitude du vivant.
Un enfant ne saurait naître en dehors de l’enfance… quel horrible évidence… Et les enfants de danser et de rire, et de courir dans les hautes herbes. Des enfants indifférents à la politique, la nécessité, les pauvres histoires. Un sourire à 360 degrés au bas de l’escalier de l’hôtel de ville. Et les rires ne s’éloigneront pas en écho, et les mots ne s’éteindront pas dans le gorges. Mais est-ce que tout est calme à présent rue Laloy ?

La boucle est bouclée, je suis retourné place de la Résistance, sur mon balcon tout nu. La batucada résonne encore sous l’immeuble. L’ombre d’un policier qui veut refaire le monde s’allonge sur le goudron et gagne l’acacia et son rond d’herbe.

Vous voyez bien que ce n’est pas du tout fini. Pendant combien de jour encore, ici et là, des yeux bleus ou orange aux pupilles peuplées de sourires me feront des clins d’œil à travers le centre ville ?

Merci à Raynald, merci à Vincent pour avoir remis en valeur les notions si simples de tolérance, de bienveillance et de fraternité, si bien mises en pratique depuis le début de l’aventure.

Bisous à toutes et tous !

Vous savez où j’habite et promis ! Je ne vous crierai pas dessus si vous passez sous mon balcon.

Guillaume MORÉTEAU

 

Rétrospective sur le début des deux parcours…